ARAL REVIVAL
" Le projet Aral Revival est un projet artistique réalisé en diptyque et engagé pour la reconnaissance et la sauvegarde de la mer d’Aral au Kazaksthan. En 1918 l’assèchement de la mer d’Aral est planifiée par les autorités bolchéviques afin d’engager un programme intensif de culture du coton au Kazakhstan et en Ouzbékistan.Les fleuves Amou Daria et Syr-Daria qui alimentent la mer sont détournés et provoquent en moins d’un siècle un assèchement de près de 80% de la mer provoquant la disparition des 28 espèces endémique dela mer d’Aral. Le Kazakhstan souhaite aujourd’hui mettre en place un projet écologique visant à remplir la mer desséchée.Le premier volet du projet Aral Revival a été réalisé en 2013 à Aralsk, ville anciennement cotière et aujourd’hui isolée au milieu des steppes Kazakh.La ville a vu son économie et sa démographie s‘effondrer à mesure que disparaissait la mer. Les objectifs étaient d’aller à la rencontre des habitants restés sur place afin de recueillir leur témoignages et d’engager une question/conversation sur l’hypothétique remontée des eaux par la réalisation de deux performances dans un des nombreux cimetières aux bateaux d’Aralsk.
L’action (1) Aral Revival se déroule sur le pont d’ une des nombreuses épaves rouillées qui jonchent les steppes en lieu et place de l’ancienne mer. Sarah Trouche, nue et peinte intégralement en bleu porte deux drapeaux attachés à chacun de ses bras.Ces drapeaux dont les couleurs reprennent celles du drapeau Kazakh (bleu et jaune) sont détournés pour l’occasion en drapeaux de communication de la marine internationale utilisés pour communiquer par sémaphore.
Ils sont couramment employés pour guider les embarcations et les avertir d’un danger en mer. Debout sur la carcasse de bateau abandonnée au milieu des steppes, elle s’évertue pendant de longues minutes à mimer les signes signifiants: approche avec difficulté.Debout sur cette épave, cette action laisse présager un futur imminent. Elle lutte face au vent des steppes afin de signaler aux futures embarcations les dangers liés à la présence de ce cimetière d’épave, témoin de la catastrophe. L’artiste a voulu réaliser cette action afin d’alerter l’opinion sur la situation critique que vivent les habitants de la région depuis la disparition de la mer. L’eau était porteur de vie dans la région notamment grâce à la pêche.
En discutant avec les habitants de la ville d’Aralsk l’artiste rencontre une vieille femme de pécheur, témoin de la catastrophe et lui confie que la mer disparue avaient révélé les cadavres desséchés de millions de poissons. Sarah Trouche entreprend une nouvelle action faisant échos à ce témoignage-Aralsk testimony(2). Pendant cette action, elle s’assimile à une femme Kazakh qui réalise une pêche miraculeuse au milieu du désert. Des poissons séchés peints en bleu jonchent aléatoirement le sol poussiérieux et l’artiste les ramasse un à un dans un filet de pécheur. En arrière plan, la voix de la vieille femme résonne en racontant sessouvenirs d’une vie opulante aujourd’hui révolu. "
Curator IADA
Aralsk testimony
Kazakhstan, 2013
Photography of performance
C-print
148 cm x 120 cm
Edition of 5 + 2EA